Après plusieurs jours de fort vent d’Ouest, je rêvais d’un doux zéphyr
, propice aux vélocipédiques ballades bucoliques. Au lieu de cela, un putain de vent du Nord
, couchant les arbres quasi à l’horizontale, soufflait sur la ligne de départ de la cyclosportive, à Soubise (17). Le speaker ne s’y trompait pas en nous recommandant la prudence, lors des multiples bordures pouvant nous entrainer sur la gauche de la route
. Aussi, à 8h40, soit 10mn après l’horaire prévu (non justifié
!), je me prépare à quelques heures de galère. J’ai toujours détesté le vent, mon « petit » gabarit et mes 60 kilos ne font pas de moi un pur Flahute
, loin s’en faut ! Pourtant j’y suis et vais tout faire pour y rester, jusqu’au bout des 146 kilomètres que compte l’épreuve. Situé dans le premier sas, je n’ai donc pas à frotter pour rejoindre la tête
. Durant les premiers kilomètres, nous n’arrêtons pas de tourner dans tous les sens, sur des routes souvent étroites, ce qui fait qu’il m’est difficile de me protéger du vent, celui-ci changeant tout le temps. Les coups de freins sont nombreux et les relances fréquentes (heureusement qu’il ne pleut pas !). Le vent est toujours de face ou latéral (c’est marrant, quand il est dans le dos, on ne s’en rend pas compte !) au bout de 15-20 bornes, alors que le peloton est en ligne et à la faveur d’un petit coup de cul, une dizaine de gars prend le large. Ça continue à rouler vite et je n’envie vraiment pas les échappés. Des bordures se créent et j’ai beaucoup de mal à conserver ma place à l’abri. En effet, j’offre très peu de protection à celui qui est derrière moi, les mecs me doublent et je suis obligé de faire des efforts pour me replacer près de la tête (en fait, cela durera tout le temps de l’épreuve !!!). Un autre groupe, d’une dizaine, ressort quelques kilomètres plus tard mais je ne bouge pas. Je ne connais pas le parcours mais je sais qu’avec 900m de dénivelé le terrain ne m’est pas propice, je subis trop ce vent pour être acteur. Je profite donc des quelques bosses pour remonter et m’efforce de ne pas me faire lâcher sur le plat. Le temps passe et en regardant mon compteur, je m’aperçois qu’il ne reste plus qu’une trentaine de bornes avant l’arrivée. Notre peloton s’est réduit à la faveur des bordures et nous ne sommes plus qu’une soixantaine. Il y a quelques potes girondins avec moi et nous décidons alors de placer une attaque commune. Elle durera 3-4 kms mais nous finirons par être rejoint. Usé par cet effort, je peine à accrocher la queue du paquet et décide de limiter mes prochains coups de pédale à rester au contact. Mon compteur affiche désormais 134kms, soit à 12 bornes de l’arrivée, c’est à ce moment-là que je vois un panneau de l’organisation au bord de la route « Arrivée 20 kilomètres »
. J’apprendrais plus tard qu’une erreur de la voiture ouvreuse, au début de l’épreuve, impliquera 8 bornes de plus au total, une paille
. Plus rien ne se passe jusqu’à la flamme rouge, puis c’est le sprint final, une fois de plus vent de face. Je ne prends aucun risque et termine sagement en fin de groupe. Nous aurons fait 153 kms, je termine 54ème (à 11mn du vainqueur) en 4h03mn à la moyenne de 37,7km/h.
Je ne pense pas revenir l’année prochaine, pas apprécié le parcours et petits couacs de l’organisation (même si je sais qu’il n’est pas évident d’organiser une telle épreuve).
Prochaine aventure, La Limousine.
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