Salut les VCCistes
Petit résumé de ma "poussive" Ariégeoise

, où Laurent pourra témoigner que nous n'avons pas du tout souffert de la chaleur !
Samedi 27 juin, 7h45 : je rejoins la ligne de départ de l'Ariégeoise en accédant au sas prioritaire réservé aux 300 premiers dossards. Contre toute attente, le temps est couvert, mais il fait très doux. Plus de 1100 inscrits sur le grand parcours cette année, un record. Je retrouve cette atmosphère sympathique, où se mêle pour chaque participant un peu de tension et le plaisir d'être au départ de cette grande épreuve qui fait partie du top 5 des cyclos françaises.
8h00 : le départ est donné, très rapide comme à chaque fois sur les premiers kilomètres, on a du mal à croire que 168km et 3574m de dénivelé nous attendent ! Je déteste toujours ces départs massifs, rapides et dangereux, sur des routes parfois étroites. Aussi, je laisse passer allègrement des wagons de coureurs, pas envie de prendre des risques, alors que voilà la première chute devant moi, puis un coureur qui perd son bidon, d'autres manquent de s'empaffer une voiture garée… bref, vivement les premières côtes ! Je reconnais au bout de quelques kms le fameux raidard de 500m à 13% dont parlait Christophe. Pas de bouchon mais pas de quoi écrémer la troupe pour autant. Les 20 premiers kilomètres nous amènent à une allure assez rapide vers la ville de Foix.
Km 20 : voilà enfin la sortie de Foix et l’arrivée des premières difficultés ! 28km d’ascension progressive jusqu’au sommet du Portel, en passant par le col des Marrous et le col de Jouels. La première partie est en pente légère, puis ça se corse de km en km, avec quelques passages bien usants. Nous sommes sur de petites routes dans la forêt ariégeoise, et voilà maintenant qu’une bruine légère

nous accompagne sur les routes détrempées. Une chape de brouillard couvre le parcours, et la visibilité se réduit en prenant de l’altitude. Je décide dès le début de gérer mon ascension au cardio et ne pas dépasser 85%. Mes sensations sont très moyennes, mais bon, pour l’instant je monte au train sans trop me poser des questions. Le cadre est vraiment bucolique, vraiment agréable. De petits groupes commencent à se former, certains ont l’air déjà bien essoufflés !
Km 48 : j'atteins le sommet du Portel avec une dizaine de coureurs dans un brouillard épais, et nous amorçons la descente signalée "dangereuse" et ce n'est pas peu dire... Une vraie chierie cette descente sur une route très étroite, mouillée, jonchée de terre, bouses de vaches et autres gravillons, nous sommes tous sur les freins, la seule priorité étant d'éviter la chute ! Je n'ai pas dépassé les 35km/h sur la première partie de la descente, j'avais les trapèzes complètement crispés. La seconde partie est plus abordable et on peut enfin un peu se lâcher, mais je n'ai pas eu un instant de répit depuis le départ.
Km 70 : nous entrons dans St. Girons au bas de la descente, avant d'entamer avec une quinzaine de coureurs la transition qui nous mènera au pied du col de la Core.
Km 90 : les Bordes-sur-Lez, nous entamons l'ascension du col de la Core, classé en 1ère catégorie sur le Tour de France (14,1km à 5,7% de moyenne). Des les premières rampes, je sens décidément que je n'ai pas un bon coup de pédale, je manque de vélocité et de "pêche". Signe qui ne trompe pas : je remonte peu de concurrents, et surtout je me fais parfois doubler, ce qui je dois l'avouer m'agace...
J'ai l'impression de me traîner comme un cyclo. Je ne suis pas vraiment essoufflé pour autant, simplement je manque de rythme, de souplesse, de vivacité, impossible de lâcher les chevaux. Peut-être à cause de cela, le col m'apparaît beaucoup plus dur que prévu, une vraie vacherie. Pour autant, c'est un très beau col, l'environnement est superbe, je regrette simplement que le brouillard ne m'ait pas permis d'en prendre plein les yeux. A l'approche du sommet, on n'y voit plus qu'à 50 mètres, c'est presque surréaliste !
Km 105 : j'atteins seul le sommet du col de la Core. Je m'arrête une minute pour faire le plein des bidons. Je repars pour ce qui s'annonce cette fois comme une "vraie" descente de col, sur une belle route, mais la visibilité est limitée sur les premiers lacets. Prudence mon Greg ! Dès que ça commence à aller mieux, je m'engage pleinement dans la descente et là je m'éclate vraiment.

Je remonte d'ailleurs pas mal de coureurs.
Km 120 : au bout de cette superbe descente, voilà que s'érige devant moi la fameuse ville de Seix. Je suis toujours seul à ce moment et je pense alors au fameux conseil de Christophe sur la longue transition en faux-plat montant vers le col d'Agnès. Heureusement, j'aperçois trois coureurs au loin devant moi, et je fais l'effort pour les rejoindre. Bien m'en a pris ! Nous entamons de longues portions en faux-plat, vent trois-quart face, et je suis bien content d'être avec eux. Nous faisons même l'effort de rejoindre un autre groupe devant nous, nous voila maintenant une dizaine à bonne allure.
Km 135 : Aulus-les-Bains. Le soleil est enfin de retour.

C'est ici que commence le vrai juge de paix de cette édition : le col d'Agnès. 10,2km à 8,1% de moyenne. Classé 1ère catégorie sur le Tour, il aurait presque mérité d'être hors catégorie s'il avait été un peu plus long. Les premiers kms sont vraiment très durs, avec des passages très pentus. De toute façon, je n'ai plus de jambes, je suis collé à la route.

Alors je gère, comme un cyclo. Mon cœur ne monte finalement pas bien haut. J'oscille entre 9 et 10 km/h, et je descends parfois à 8 km/h dans les portions les plus raides ! La seconde partie est un peu plus facile (si on peut dire), mais je peux dire au final que ce col est un sacré morceau que je classe dans mon hit-parade. Et une fois de plus, la nature y est belle, la vue en contrebas superbe.
Km 146 : sommet du col d'Agnès dont je boucle les 10,2km en 1h00 pile !

J'ai rarement monté un col aussi lentement, mais c'était le max que je pouvais faire aujourd'hui. Une descente de quelques kms nous amène vers l'étang de Lers (magnifique !) et les 4 derniers kilomètres d'ascension vers le Port de Lers. Cet endroit est vraiment superbe, et l'ambiance au bord de la route est géniale, les gens nous encouragent, certains nous font la Ola, cela fait du bien à ce moment-là.
Km 155 : sommet du Port de Lers, il ne reste plus que la descente qui nous amène à l'arrivée, à Auzat. Je m'engage tambour battant dans la descente, je me sens encore à peu près bien et lucide après plus de 6h d'effort. Je prends beaucoup de plaisir dans cette belle descente, et pourtant... Voilà qu'au détour d'un virage des signaleurs me font signe de ralentir, un coureur a semble-t-il fait un tout-droit, les secours sont là, il a l'air mal en point.

Cela aurait dû m'inciter à la sagesse, mais je continue à être à l'attaque, j'ai confiance dans la signalisation irréprochable de l'organisation qui annonce généralement tous les virages dangereux...

J'amorce alors une section en forte pente à plus de 70km/h, mais voilà que je découvre au dernier moment un virage à droite en dévers. Oups !

Je comprends tout de suite que "ça ne va pas passer"... Je freine à bloc pour tenter de m'en sortir, j'arrive heureusement à bien ralentir, mais je bascule inévitablement et mange le goudron. Par chance, plus de peur que de mal, quelques égratignures mineures, par contre ma nouvelle tenue du VCC est ruinée !

La signaleuse me demande tout de suite si tout va bien, je lui dis ok, mais lui fait part également de mon incompréhension sur ce virage dangereux non signalé. Ce en quoi elle acquiesce en disant qu'elle a demandé à l'organisation de le signaler, en vain ! C'est bien la première fois que j'aurais un tout petit reproche à faire aux organisateurs, mais bon je comprends l'énormité de la tâche sur 168km.
Je repars pour ce final un peu chaotique.
Km 168 : arrivée à Auzat, sous le soleil, en 6h41 et 25,1 km/h de moyenne. Je finis 216e sur 941 classés, je suis bien sûr déçu, c'est très loin de mon meilleur classement. Je ne suis d'ailleurs pas si crevé que ça (tout est relatif bien sûr), moins que lors d'autres participations. Mais après réflexion, tout cela est logique : zéro col dans l'année, moins d'entraînement qu'il y a quelques années, zéro compétition, zéro travail spécifique... Y'a pas de secret ! Et puis je suis maintenant un jeune quadra, père de famille, et tout cela pèse physiquement dans la balance !
Mais croyez bien que je suis très heureux d'avoir pu participer une fois de plus à cette superbe épreuve

, sur laquelle je reviendrai évidemment, et que je vous invite à découvrir ou à redécouvrir ! L'Ariegeoise est toujours un grand moment de vélo, les parcours superbes, l'ambiance très sympa, les bénévoles et organisateurs au top.
Je n'ai pas eu le temps de voir Laurent, arrivé avant moi sur la Mountagnole, qui a bravé avec courage le difficile parcours intermédiaire.
Maintenant pour moi c'est repos

, en attendant de faire avec mes potes VCCistes une épreuve d'un tout autre genre : les 24h du Mans.
Il ne me reste plus qu'à commander un nouveau maillot !
A bientôt sur le vélo
Greg